Voilà j’ai lu pour la première fois Jean-Baptiste Andrea. J’ai sur mes étagères le prix Goncourt mais j’avais envie de découvrir cet auteur dont j’ai lu tant d’avis positif par un autre livre. Mes parents m’ont offert celui-ci. Au départ j’ai eu un peu de mal, j’avais du mal à accrocher. Je redoutais de ne pas aimer et puis après ce démarrage un lent, soudain j’ai trouvé que le roman s’illumine, qu’il scintille à l’image de cette glace que les hommes vont creuser et qu’une forme de grâce émane d’eux. Et puis l’écriture a quelque chose de poétique, d’absolu et de pure.

Stan, paléontologue, à un rêve obsédant depuis son enfance lié à une histoire « Quand les adultes n’étaient pas là, le vieux concierge réunissait les enfants de l’immeuble, les encerclait dans la lumière de l’unique ampoule de la cave et racontait des histoires. La plus appréciée de cette société secrète aux dents de lait, c’était celle de son dragon. » (p.44) Dans une grotte, au fond d’une glacier le vieux concierge a vu par une nuit d’orage un dragon. Depuis Stan rêve de trouver ce monstre. A l’aube de la cinquantaine, il réunit une équipe et débute l’ascension. Quel plaisir de lire ces pages sur l’ascension, le froid qui enserre, la solitude, l’humilité face à la montagne mais je trouve chez ces hommes un côté héroïque modeste, quelque chose de touchant. C’est aussi un roman sur l’amitié, ces hommes sont unis dans leur recherche et dans cette quête immense.

J’ai aimé Stan pour ce rêve d’enfant qu’il veut assouvir comme si on n’avait pas le droit de trahir l’enfant qu’on était, la force des forces est plus forte que tout, quitte à tout perdre. « Ma tristesse vient de plus loins. Elle vient du gamin, qui, un jour, décida de devenir paléontologue. Pas par goût de l’aventure. […] Non, on devient paléontologue parce qu’on aime les histoires. Pour en raconter, à soi et aux autres. » (p. 128) Et puis derrière, il y a aussi des souvenirs d’enfance, des brides disséminées au gré des chapitres.

J’apprécie les récits de montagne, ces huis-clos avec la nature, on y trouve la détermination et un côté absolu. J’ai aimé être embarqué dans cette montagne. J’ai beaucoup pensé à Premier de cordée de Frison Roche par son aspect majestueux et cette acceptation que la montagne soit plus forte, plus grande

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