Je vais avoir du mal à parler de ce roman car je ne sais pas trop quoi en penser. J’ai à la fois beaucoup aimé et en même temps je m’y suis parfois ennuyée, je n’avais pas envie de le prendre et pourtant dès que je lisais un peu je le trouvais plaisant. J’ai souvent pensé à la Saga des Cazalet d’Elisabeth Jane Howard en lisant.

Le roman de Colm Toibin se déroule en Irlande dans les années 1960. Nora est une femme, mère de quatre enfants qui depuis la mort de son mari Maurice tente de se reconstruire et d’avancer tout en se préoccupant fortement des divers avis de son entourage ou de son village irlandais. Les premières pages sont marquées par les inquiétudes financières de Nora : comment subvenir à ses besoins ? comment éduquer ses quatre enfants ? Elle doit se mettre à travailler. Que vont en penser les autres, sa famille, les voisins ? Petit à petit, on la voir s’affranchir des cancans, elle ose décider pour elle-même et s’autorise de petites libertés comme celle de prendre des cours de chant ou de s’acheter une chaîne stéréo… La musique a une place très importante dans le roman, elle permet à Nora Webster de livrer sa sensibilité et de nous faire comprendre sa personnalité. Je crois que c’est cela aussi qui est captivant dans ce roman, l’écriture de Colm Toibin est d’une douceur, il a une prose musicale, ses phrases sont empreintes d’une mélodie qui captive. En revanche le personnage de Nora ne m’a pas beaucoup plu. Ce n’est pas une héroïne spécialement attachante. Elle est docile et manque d’envergure, tout est lent dans son évolution. J’ai trouvé qu’elle manquait de pep’s notamment avec ses enfants, elle se laisse dicter les choix éducatifs par sa famille. Et malgré son évolution, cela reste encore timide.

Le roman est donc marqué par le quotidien d’une femme irlandaise qui tente de s’émanciper par nécessité et non par conviction, je l’ai senti hésitante du début à la fin mais il y a aussi beaucoup de retenue et de pudeur dans les mots de l’auteur. Du même auteur, j’avais adoré Brooklyn et j’ai aussi lu La Bruyère incendiée il y a quelques années maintenant dans lequel on retrouve cette écriture pudique et cet attachement à la pychologie d’un personnage.

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