« L’idée d’extraire de ma biographie les quelques passages qui peuvent être regardés comme d’utile pédagogie vis-à-vis de la jeunesse d’aujourd’hui m’a paru séduisante. » Simone Veil
Ce livre réunit donc les quatre premiers chapitres d’Une vie et couvre la période de la guerre, de 1927 à 1954. De l’enfance heureuse à l’horreur des camps de concentration, mais aussi ce difficile retour avec l’envie d’en parler confrontée à la volonté des autres de se taire ou ne pas vouloir entendre. C’est un texte que je lis avec mes élèves de 3e, nous irons voir aussi le film et nous aurons un aperçu plus large de la vie de Simone Veil, de sa personnalité et de ses combats multiples.
Que dire sur un tel récit ? pas grand chose, c’est glaçant, c’est atroce, c’est horrible. Survivre dans les camps, côtoyer la mort… Dans un style pudique et digne, Simone Veil raconte son parcours courageux, sa résilience, sa lutte.
« C’est le parfum envolé de l’enfance, d’autant plus douloureux à évoquer que la suite fut terrible. » Quelques pages sur la petite enfance, une famille unie et aimante, Simone grandit dans l’insouciance. Elle raconte comment ses parents s’installent à Nice dans les années 30, elle raconte sa comment ils acceptent les premières restrictions. « En un mot, ce que nous ignorions, au sein de cette famille heureuse où l’on venait de fêter mes onze ans, puis mes douze ans, c’est que le paradis de l’enfance était en train de s’engloutir. »
Puis c’est l’occupation. Et puis l’arrestation. Drancy. Auschwitz. Bobrek. Bergen-Belsen. Bobrek. Simone Veil décrit longuement les marches de la mort, elle raconte comment elle fut « protégée » par une kapo qui la trouvait jolie, elle raconte la mort de sa mère et puis la libération.
C’est très dur de parler de ce récit, il est un témoignage court et poignant, c’est une lecture nécessaire, il est impossible de ne pas se souvenir et le lire fait partie de notre devoir de mémoire, ne pas oublier ce que la haine peut engendrer.
« Là-bas, dans les plaines allemandes et polonaises, s’étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c’est le poids effrayant du vide que l’oubli n’a pas le droit de combler, et que la mémoire des vivants habitera toujours. »
En complément de cette lecture, je vous conseille les deux romans graphiques Simone Veil ou la force d’une femme d’Annick Cojean, de Xavier Bétaucourt et d’Etienne Obourie et Simone Veil, L’immortelle de Bresson et Hervé Duphot.