C’est un roman est un peu part, ni polar, ni réaliste… j’ai beaucoup aimé la tonalité de ce récit, il y a de l’humour, malgré les poisons et les morts ce n’est absolument pas morbide, c’est plutôt agréable et j’ai trouvé cette lecture drôle et subtil.
Tout se déroule dans une maisonnette rouge avec son petit sauna en bois, dans la région d’Helsinki, au sud de la Finlande. C’est là qu’habite Linnea, une veuve, la vieille colonelle. Elle mène une vie tranquille sauf lorsque son neveu Kauko vient tous les mois lorsqu’elle touche sa pension pour en prendre une bonne partie. Il vient avec ses deux copains, récupère la pension, boit, dégrade les biens de Linnea, s’en prenne à son chat. Mais Linnea décide que c’est trop, elle décide d’arrêter de se laisser faire.
J’ai aimé cette petite vieille, ces pensées suicidaires sont comiques mais surtout la tournure que prend le roman. Avec son allure douce et gentille, j’ai adoré cette petite vieille aux apparences si trompeuse, elle qui se renseigne sur des poisons, qui prépare ses seringues et échaufaude des plans et puis finalement rien ne se déroule comme prévu, bien au contraire, les situations sont cocasses. « Elle se saisit du tome VII du dictionnaire encyclopédique, le feuilleta jusqu’à la lettre P et entreprit de lire un article à l’entrée imprimée en gras : Poison. […] Linnea Ravaska poursuivit un moment sa lecture, le visage éclairé par un sourire matois, puis elle ferma le livre et retourna se coucher. » (p. 71)
Malgré le sourire, Paasilinna élabore une critique sociale : il dénonce les ravages de l’alcoolisme mais aussi l’immoralité et la violence de la jeunesse, l’égoïsme et l’indifférence du neveu mais aussi l’idée de vengeance.
Dans cette comédie grinçante, l’humour n’est donc jamais bien loin, le récit est assez jubilatoire et les apparences sont bien trompeuses.